LA PÉRICHOLE
O mon cher amant, je te jure
Que je t'aime de tout mon coeur;
Mais, vrai, la misère est trop dure,
Et nous avons trop de malheur!
Tu dois le comprendre toi-même,
Que cela ne saurait durer.
Et qu'il vaut mieux -
Dieu! que je t'aime! -
Et qu'il vaut mieux nous séparer!
Crois-tu qu'on puisse être bien tendre,
Alors que l'on manque de pain?
A quels transports peut-on s'attendre,
En s'aimant quand on meurt de faim?
Je suis faible, car je suis femme,
Et j'aurais rendu, quelque jour.
Le dernier soupir, ma chère âme.
Croyant en pousser un d'amour …
Ces paroles-là sont cruelles,
Je le sais bien… mais que veux-tu?
Pour les choses essentielles,
Tu peux compter sur ma vertu.
Je t'adore, si je suis folle.
C'est de toi, compte là-dessus!
Et je signe: La Périchole,
Qui t'aime, mais qui n'en peut plus!
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